Les recherches pour son prochain reportage avaient conduit William en dehors de la ville. Ou du moins, disons que c'était la raison officielle de son départ, et bien qu'elle soit réelle, ce n'était bien sûr pas la seule. Non, il s'était arrêté dans un champs éloigné de tout, et surtout un endroit où il ne pouvait être espionné. Le près était plat, si bien que l'on pouvait voir à une grande distance, ne laissant aucune cachette aux personnes qui auraient éventuellement voulues l'espionner. Le jeune homme jeta un regard nerveux à sa montre. Il avait beau travailler en tant que taupe pour l'Ordre depuis plusieurs années, et mettant en conséquence chaque jour sa vie en danger, il restait tout de même nerveux et cette nervosité n'allait sans doute jamais entièrement le quitter. Mais heureusement pour lui, il était bon acteur, si bien que pour le moment, elle ne l'avait pas encore trahi. Quelques minutes plus tard, une vielle Impala déboucha sur le chemin de terre, une voiture que William ne connaissait que trop bien. Elle s'arrêta à côté de William, et un homme sortit avant de s'arrêter face au jeune homme, s'appuyant contre le capot de sa voiture. Il s'agissait d'un homme que l'on pouvait certainement voir comme une sorte de mentor de William, puisque c'était lui qui avait instruit le jeune homme sur tout ce qu'il devait savoir sur l'Ordre, et il continuait à veiller sur lui à distance. Alors pourquoi se voyaient-ils dans ce champs, loin de tous les regards ? Personne ne devait être au courant de leur relation, et encore moins des paroles qu'ils échangeaient. Elijah était la seule personne à savoir le double jeu que jouait William, en prétendant faire partie des conspiracy alors qu'en verité, il transmettait les informations qu'il pouvait trouver aux Equestriae, par l'intermédiaire de Elijah. La survie du jeune homme dépendait entièrement du fait que si oui ou non, ils allaient parvenir à garder leur secret... Tous les deux savaient que c'était un jeu extrêmement risqué, mais chacun l'avait accepté bien des années auparavant. Rapidement, William résuma ce qu'il avait appris par rapport aux plans des Conspiracy. Ce n'était pas grand chose, après tout, il n'était qu'un meneur, il connaissait donc parfaitement les membres de son équipe, mais ce n'étaient que des petits poissons pour ainsi dire. Les éliminer ou les empêcher de nuire n'aurait servi à rien si ce n'était faire de William le suspect n°1. Le véritable plan des deux hommes était bien sûr de trouver un moyen de découvrir qui était à la tête des Conspiracy, car il n'y avait que cela qui pouvait réellement leur aider à détruire l'Organisation. Mais c'était bien plus facile à dire qu'à faire. "Si je continue à insister, ils se douteront de quelque chose. Cela va se jouer sur la durée je crains." William laissa échapper un soupire. A vrai dire, il n'aimait pas ça, mais maintenant qu'il s'était lancé dans cette cause, il était trop tard pour faire demi-tour. Depuis quelque temps déjà, William tentait de trouver un moyen de'entrer en contact avec l'étage supérieure, de rencontrer une personne plus haut placé que Raven, le fameux intermédiaire. Mais hélas, jusqu'à maintenant, cela était resté sans succès. "Je te contacterais quand j'aurais des nouvelles" Sur ce, William fit le tour de sa voiture avant de s'installer au volant et de repartir en direction de Glastonbury. Sur le siège passager étaient éparpillés les résultats de sa recherche pour la chaîne de télévsion pour laquelle il travaillait depuis son arrivée dans cette ville.
La voiture de sport de William fila en direction de la ville, quand il vit une jeune femme sur le côté de la route. Vu le capot ouvert de sa voiture, elle devait être un panne. Le jeune homme laissa échapper un soupire avant de s'arrêter et de sortir de la voiture. "Vous avez besoin d'aide ?" Avec ses lunettes de soleil noir et sa veste en cuir, il faisait certainement tout sauf méchanicien, et qui sait, peut être que la jeune femme allait refuser son aide... Il jeta un regard à la voiture, tandis qu'un petit sourire apparut sur son visage. "Laissez moi deviner... année 97 c'est ça ?" William n'était sans doute pas un expert en la matière, mais pendant son temps à New York, il avait eu pendant un temps un travail en tant que méchanicien, si bien qu'il s'y connaissait un peu, d'autant plus qu'il appréciait ce genre de bricollages.

William avait beau avoir un paquet de défauts, il était tout de même resté quelqu'un de humble, du moins, la plupart du temps. Et malgré ses soucis personnels, ses inquiétudes, il trouvait tout de même le temps d'aider les autres quand ceux-ci en avaient besoin. N'allez pas croire qu'il était un bon samaritain qui passait son temps à chercher des personnes qui auraient besoin d'aide, celà aurait été bien trop exagéré. Seulement, lorsqu'il voyait quelqu'un comme la jeune femme qui avait visiblement besoin d'aide, il avait tendance à s'arrêter pour au moins voir s'il pouvait aider. C'était sans doute à cause de ce côté du caractère du jeune homme qu'Elijah l'avait choisi pour aider l'Ordre. Enfin, c'était quelque chose que William ne savait pas avec certitude. Il s'était souvent demandé pourquoi c'était tombé sur lui, et pas un autre. Il avait beau chercher des réponses à cette question, aucune ne semblait le satisfaire entièrement, et Elijah n'avait jamais perdu ne serait-ce qu'un seul mot à ce propos. Mais enfin, passons. Ce n'était pas la question du pourquoi qui était importante, mais plutôt celle de ce qu'il en faisait. William doutait souvent de lui-même, de ce qu'il faisait, mais finalement, il n'y avait personne avec qui il pouvait en parler, si bien qu'il se contenter de cacher ses doutes et de les garder pour lui. La seule personne capable de s'imaginer ce qui se passait réellement à l'intérieur du jeune homme, c'était bien Elijah.
Mais ce n'était pas vraiment le moment pour laisser son esprit s'évader ainsi. Le regard de William se posa de nouveau de la jeune femme. Elle était jolie, et c'était étrange qu'il ne l'ait jamais remaruqé auparavant. Après tout, Glastonbury n'était pas une grande ville, tous finissaient par se croiser un jour... Mais quelque chose lui disait qu'elle n'était pas du genre à chercher une brève aventure, si bien qu'il ne tentait même pas sa chance. En tout cas, elle semblait bien impatiente, puisqu'elle ne laissa même pas le temps à William de jeter un coup d'oeil sous le capot avant de lui demander s'il pouvait le reparer. Il rigola amusé en regardant la jeune femme. "Laissez moi au moins le temps de regarder avant de demander ça, je ne suis pas voyant" Bien que son ton était moqueur, ce n'était en aucun cas pour blesser la jeune femme, au contraire, le comportement de celle-ci l'amusait plus qu'autre chose. Après s'il était un connaisseur... Pas vraiment, il savait réparer une voiture, mais il n'était pas non plus un expert dans la matière, pour lui, c'était juste un passe-temps. "Je ne dirais pas connaisseur, mais je sais deux, trois trucs sur les voitures, oui" Il enleva rapidement sa veste et son pull, les posant sur le toit de la voiture pour n'être alors qu'en T-Shirt sans manches. Ce n'était pas pour impressionner la jeune femme, même si l'idée aurait pu être sympathique, mais tout simplement parce qu'il n'avait pas envie de se salir. "M'aider ?" Il releva la tête, toujours penché au dessus du moteur. "Je ne crois pas, du moins pas pour le moment" Il grimaça en voyant l'état de la voiture. Certes, elle n'était plus neuve, mais elle n'était pas non plus entretenue, et si rien n'était fait, elle allait certainement finir par lâcher bientôt. "Vous devriez faire échanger la couroie, elle va bientôt lâcher, et si c'est la cas, vous pourrez dire au revoir à votre moteur" Pour le moment, il cherchait encore la cause de la panne... Il avait une petite idée derrière la tête, mais pour cela, il voulait d'abord verifier quelque chose. "Vous pourriez tenter de démarrer ?"

William aimait avoir une apparence irréprochable, c'était un petit côté orgueilleux qu'il ne tentait même pas de cacher. Il aimait se savoir bien habillé, et après tout, il n'y avait pas de mal à cela. Mais celui qui s'arrêtait là en pensant que William était orgueilleux, voir qu'il avait peur de se salir avait bien tort. Pendant une grande partie de sa vie, il avait été privé d'à peu près tout confort, alors maintenent qu'il avait de l'argent, il en profitait pour se faire plaisir, que ce soit en s'achetant des habits de marques ou autre. Après tout, sa vie pouvait tout à fait s'arrêter demain, alors à quoi bon d'économiser ? Il n'avait pas l'orgueil de vouloir devenir l'habitant le plus riche du cimetière. Mais William connaissait également la valeur de l'argent, pour avoir du vivre quelque temps sans, si bien qu'il prenait tout de même soin de ses habits. Et cela serait bien trop dommage de salir sa nouvelle chemise Tom Tailor...
D'ailleurs, devant la grimace de la jeune femme, il comprit rapidement qu'il avait dit une chose qu'il ne fallait pas. Sans doute n'avait-elle pas assez d'argent pour cela, ou alors n'avait-elle une fausse idée du prix qu'elle allait devoir dépenser. Mais pour le moment, il préférait se taire, autant inspecter d'abord des dégats avant de lui faire de faux espoirs.
En tout cas, le bruit que fit le moteur lors de la tentative de démarrage lui indiqua où chercher le problème, problèe qui devait certaineent venir de la batterie, vu que le moteur "toussa" sans pour autant démarrer. "Vous êtes bien pessimiste" Il se pencha de nouveau par dessus le moteur, ignorant pendant quelques instants la présence de la jeune femme pour mieux se concentrer. Verifiant les cables de la batterie, il remarqua rapidement que la cosse de la borne plus était en mauvais état, et en conséquence avait glissé. "Ca doit être votre jour de chance... Je peux vous le réparer d'une manière provisoire, mais il va falloir que vous passez à un garage échanger votre cosse, ça ne devrait pas coûter entre 20-30 euros, et bien moins si vous avez un ami méchanicien" C'était quelque chose de facile à faire à condition que l'on se connaissait un minimum en bricolage. William regarda la jeune femme d'un air amusé. "Je suppose que vous n'avez pas une clé de vis dans la voiture ?" Il allait en avoir besoin pour pouvoir au moins fixer d'une façon provisoire la cosse, et en toute logique, il y en avait dans chaque voiture, avec le pneu de rechange. Sauf qu'il doutait un peu que la jeune femme sache de quoi il s'agissait au juste. Ah, les femmes et le bricolage... Demandez leur un vis, elles vous amenaient un crochet >.<. D'accord, c'était une façon assez macho de penser, mais la plupart du temps, cela correspondait bien à la réalité.

William aimait bricoler, et en particulier réparer les voitures. Cela l'avait toujours fasciné, et qui sait, peut être que si les choses avaient été autrement, s'il n'aurait pas fugué, peut être qu'il aurait pu en faire son métier. Mais cela ne servait à rien de rêver, de se demander ce qui aurait été si. Après tout, il avait fait le choix de fuguer, et ce choix, il ne l'avait jamais regretté. Pour lui, être mis à l'orphélinat ou être placé dans une famille d'accueil, c'était un peu comme si on parquait du bétail dans un parc. Du moins, c'était comme ça qu'il avait vu les choses, et il n'avait pas voulu vivre ça. Et pendant un temps, il avait travaillé dans un garage, mais cela avait été un travail au noir, ce qui évidemment avait fortement arrangé le patron, puisque de cette façon, il avait eu de la main d'oeuvre peu chère. Mais cela était une période de sa vie dont William ne parlait que très rarement. de un, parce qu'il n'était pas vraiment fière de sa vie à l'époque, époque où finalement il avait fait ce qu'il fallait pour survivre. Mais de deux, parce qu'il n'aimait pas la réaction qu'avaient les gens à ce genre d'histoires. Soit ils demandaient surpris comment on pouvait vivre de telle sorte, soit alors ils étaient plus du genre à s'appitoyer sur son sort, chose qui avait rapidement tendance à énerver William. Il n'avait jamais voulu de la pitié, au contraire, il n'y avait rien de mieux pour rabaisser quelqu'un que de s'appitoyer sur son sort. Et puis, cette époque était passée depuis bien des années, alors pourquoi s'appitoyer maintenant ? Donc autant ne pas en parler, cela réglait ce problème.
A vrai dire, la réponse de la jeune femme ne l'étonnait pas réellement. Mais enfin, il n'était pas là pour juger, mais pour aider, si bien qu'il partit sans dire un mot ouvrir le coffre de sa voiture et revenir quelques instant plus tard avec un clé de vis. Ce n'était pas bien compliqué, et en quelques instant, la cosse était resserée... Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle tienne jusqu'à garage, parce que vu son état d'oxidation,,, Enfin, il avait fait ce qu'il pouvait, après, c'était aussi à la jeune femme de débrouiller. "Voilà, elle devrait remarcher" dit-il en refermant le capot. "Vous pouvez redemarrer ?" Autant s'en assurer avant qu'il ne parte, histoire qu'elle ne se retrouve pas seule perdue en pleine campagne... "Enfaite, je m'appelle William, et vous ?" Aprés tout, il ne s'était pas encore présenté, autant éviter de continuer à être aussi mal poli.

La jeune femme était mignonne. Certes, on pouvait toujours trouver plus belle, mais elle se démarquait plutôt par son style non pas garçon manque, mais disont femme peu portée sur la mode. William aurait tout à fait pu tenter de la draguer, mais il voyait que de toute manière, elle n'hésiterait pas à le renvoyer sur les roses. Non, elle n'était pas de ce genre, elle était reconnaissante qu'il lui aide, peut être qu'ils pouvaient même s'entretenir, mais cela s'arrêtait là. Il n'avait pas de mal à le comprendre sans qu'elle n'ait besoin de le lui dire, et c'était certainement mieux comme ça. Autant éviter de blesser son propre orgueil en tentant un cas perdu d'avance non ? William avait beau être dragueur par moment, mais il l'était essentiellement avec les filles "faciles", celles où il n'était pas très difficile à comprendre qu'elles désiraient avant tout passer un bon moment. Et vu que lui était dans la même optique, alors il en profitait, c'était aussi simple que ça. Il ne cherchait pas de relation sérieuse, et il savait ce que c'était d'être plaqué, voilà pourquoi il évitait d'aller vers les filles qui rêvaient encore - plus ou moins ouvertement - de leur prince charmant.
William regarda la jeune femme entrer dans sa voiture, avant de refermer la portière derrière elle, et de s'accouder sur celle-ci, tout en continuant à observer non pas elle, mais plutôt ses gestes. En tout cas, il ne s'était pas trompé dans son "diagnostique" puisque la voiture demarrait à merveille, du moins pour quelque temps. Il souriait amusé à la remaruqe de la jeune feme. Sauvé la vie ? Elle ne devait sans doute pas savoir ce qui se passait ici, sinon elle n'aurait certainement pas choisi une telle expression. "Je préfère laisser faire les super-héros ce genre de travail" dit-il en faisant un clin d'oeil amusé à la jeune femme tout en se redressant. Il donna une petite tape sur le toit de la voiture, avant de réenchérir "Vous pouvez toujours m'inviter à boire un verre, un jour où vous aurez envie de parler" Il ne disait pas ça pour la draguer, ou dans l'idée de tenter de la séduire plus tard, mais tout simplement parce qu'elle lui paraissait perdue, comme si derrière son côté femme forte, elle tentait de cacher quelque chose.