« Vient là Pompon » Aaron attrapa le lapin angora et le déposa délicatement dans la petite cage de transport. Depuis toujours, il était attiré par les animaux, mais son père ne semblait pas vraiment tolérer leur présence. Aaron ne savait pas pourquoi, peut-être parce que ça demandait de l’entretien et du temps et que son père n’avait pas spécialement le temps pour ça. Et puis, il pouvait partir d’un jour à l’autre, alors un animal risquait de compliquer les choses. Cependant Aaron avait réussi à obtenir un lapin. Au départ, il avait eu droit à des poissons rouges, mais Tic et Tac avaient eu des pensées suicidaires et Aaron avait dû les enterrer précipitamment. Son père avait donc fini par consentir à lui acheter un lapin. Il tirait vers le gris, et posséder deux marques blanches à l’extrémité des pattes antérieures ce qui avaient rappelé à Aaron les pompons qu’utilisaient les pom-pom-girls. C’était donc pour ça qu’il avait appelé le lapin Pompon. Pompon était âgé de deux ans désormais, il se trouvait en pleine forme et n’avait aucun besoin d’aller chez le vétérinaire. Mais Aaron avait dû trouver un prétexte pour tenter d’éclairer sa lanterne. Il se faisait surement des idées, mais il avait envie de vérifier par lui-même. Il était seul sur ce coup-là, et il savait que son père ne serait pas d’une grande aide, bien au contraire. Nolan ne voulait pas que son fils rentre en contact avec sa mère, sinon, il ne lui aurait pas mentit à ce sujet-là. Voilà, pourquoi il devait se montrer discret et intelligent. Il ne voulait pas se faire prendre, c’était trop important pour lui.

Une heure plutôt, il avait remarqué son père pendu au téléphone. Une de ses conquêtes, l’ordre… Au ton de sa voix, nulle doute qu’il devait avoir un rendez-vous. Il était pourtant assez tôt, mais son père semblait finalement bien loin de se donner des horaires. Aaron était assis à son bureau, il terminait ses devoirs. Son père passa la main dans ses cheveux, Aaron retira vivement sa tête. Depuis qu’il avait appris la vérité, il ne lui parlait plus, il ne le regardait même plus et repoussait toute tentative de contact. Aucune émotion ne passa sur le visage du petit garçon quand son père lui expliqua qu’il avait à faire, il allait rentrer vers 20h.

Une fois la voiture disparut, Aaron avait monté son plan. Pompon en était la clé. D’ailleurs, il ne semblait pas vraiment apprécier cette idée, vu qu’il grattait contre le cage. « Calme toi Pompon, c’est bientôt fini »
C’est ainsi qu’avec tout son courage rassemblait et la cage de pompon sous le bras, il s’élança à travers les quelques rues qui le séparaient de sa maison. La clinique n’était pas trop loin de la maison, il ne mit pas longtemps à la trouver, vu qu’elle était juste quelques mètres après l’école. Il poussa la porte et posa son regard sur la jeune femme blonde penchait sur ce qui devait être un Agenda. Quand elle releva la tête pour l’observer, il la reconnu aussitôt, son cœur se mit à battre la chamade. Il avait espéré tellement fort, et son rêve venait de se réaliser… Si bien qu’il resta immobile d’un air niais, observant sa mère qu’il avait tant rêver de rencontrer.

Aaron avait rêvé de ce jour, depuis qu’il était en âge de comprendre ce qu’était vraiment une mère. A l’école, il s’était toujours sentit différent des autres, parce qu’il n’avait pas la chance d’avoir une maman. Il lui arrivait souvent de rester assis dans la cour, sur un banc avec un livre. Son père terminait tard, alors des fois il l’attendait à la « garderie ». Après ses devoirs qu’il faisait toujours avec facilité, il sortait dans la cour avec un livre. Il préférait la cour à la classe, parce que celle-ci lui permettait d’être plus imaginatif et puis il pouvait regarder la rue et d’une certaine façon, il voyait les gens vivre. Il n’avait pas vraiment d’amis, encore moins des amis qui restaient à la garderie. On contraire, il était plutôt la tête de turc, mais ça il ne disait pas à son père. Quand il revenait avec des bleus parce qu’un de ses camarades l’avaient poussé dans les couloirs il se contentait de dire à son père qu’il était tombé. Et puis, il était grand maintenant son père n’était pas toujours derrière lui. C’était un jour comme ça qu’il avait compris à quel point un mère était importante, quand il vit le regard d’une fille de sa classe s’illuminait sur sa mère quand celle-ci franchit le pas de l’école. Une mère s’était différent d’un père et il voulait connaitre ça, il voulait apprendre à connaitre la tendresse d’une mère, sa douceur, il voulait devenir fusionnelle avec celle qui lui avait donné la vie. Mais d’un autre côté, il ne voulait pas blesser son père. Il ne savait pas les raisons qui avaient poussé à agir de la sorte, avait-il voulu protéger sa mère de l’ordre ? En tout cas, il avait compris qu’il avait dû l’aimer, du moins un peu, c’était pour ça qu’il refusait tant d’en parler, parce que ça lui rappelait de mauvais souvenirs, peut être que lui aussi souffrait de l’absence de la mère de son fils et qui ne voulait pas lui en parler pour lui montrer qu’ils pouvaient vivre tous les deux. Aaron n’avait pas toutes les réponses, mais ce qu’il savait c’est qu’il ne pouvait pas obéir à son père. Il ne pouvait pas s’arrêter tant qu’il ne l’avait pas trouvé. Elle devait savoir qu’il était en vie, qu’il était là, elle avait le droit de savoir…

Il l’observait d’un air inquiet, il avait peur qu’elle lui dise de partir, mais il fut déçu, elle ne l’avait pas reconnu… C’était assez dur pour lui, il aurait pensé qu’au moment même où elle aurait posé ses yeux sur lui, elle l’aurait reconnu, mais ce n’était pas le cas. Cependant, elle semblait gentille. Ce fut elle qui décida de venir à sa rencontre, c’était surement la meilleure des solutions parce qu’il ne savait pas s’il aurait eu le courage de continuer. Il lui emboita donc le pas regardant autour de lui. Il aurait aimé venir plus souvent, ça devait être intéressant. « Il s’appelle Pompon »

Le lapin semblait surpris, surement bien moins que ne l’était Aaron, face à cette mère dont il ignorait tout, mais elle lui plaisait. Elle la laissa faire son diagnostic, Pompon était en pleine forme. Par peur d’être poussé en dehors de la clinique, il lâcha une bombe… « le 3 avril 2002 tu as donné naissance à un bébé, ce bébé s’était moi, je suis ton fils »

Il ne connaissait rien de sa mère, rien du tout. Son père avait refusé de lui en parler. Il ne lui en avait dit que les grandes lignes. Son prénom et les études qu’elle suivait, ça s’était arrêté là. Il ne savait pas ce qu’elle aimait. Peut-être que comme lui elle avait une addiction à la chantilly ou qu’elle détestait les pois chiche. Peut-être qu’elle aimait lire, chanter ? C’était si anormal, il aurait du tout savoir d’elle, et elle aurait du tout savoir de lui, mais tout cela leur avait été enlevé. Bien sûr qu’Aaron en voulait à son père, il lui en voulait pour ne pas avoir tenté de protéger sa mère, de faire quelque chose pour qu’elle comprenne pour qu’elle reste avec eux, pour qu’elle fasse son choix. Elle n’avait pas eu cette occasion, on lui avait imposé sa mort, comme s’il n’était rien qu’un jouet qu’on peut passer de mains en mains. Il s’était tout de même retrouver balancer de mains en mains. Heureusement, il ignorait que son père ne l’avait pas désiré au départ et il ignorait aussi tout l’amour qu’il y avait eu entre les deux, mais il savait qu’il n’avait pas été juste pour être crée, il avait compris au regard de son père quand il lui avait parler de sa mère. Au fond de lui, il le comprenait, il avait voulu la protéger, mais de l’autre il n’avait même pas essayé, il avait préféré lui mentir. Aaron avait peur de se faire repousser, peut-être qu’elle ‘avait pas envie que cet enfant qu’elle croyait mort revienne la hanter. Il savait que ce qui allait lui dire aller être un véritable choc, mais ça en était aussi un pour lui, même si il s’était plus préparé que sa mère. Vu comme elle soignait Pompon, elle devait être douce, mais il remarquait aussi qu’elle semblait assez distante, comme si elle refusait le contact. Aaron regarda autour de lui, il n’avait pas envie que quelqu’un arrive mais personne ne semblait être dans le cabinet, alors autant se lancer. Il avait peur de la voir partir en courant ou qu’elle se mette à lui crier dessus, mais elle resta finalement assez calme. Aaron était déçu, il aurait préféré qu’elle comprenne d’elle-même mais elle semblait ne pas vraiment s’attendre à cette nouvelle et puis il comprenait qu’elle ait du mal à se faire à l’idée. Mais Aaron avait plus d’un tour dans son sac. Il posa son sac et se mit à fouiller dedans. Quelques jours plutôt, il s’était infiltré dans le bureau de son père et lui avait subtilisé l’acte, celui que les chevaliers avaient signé pour le faire abandonner. Il y avait marqué le nom de sa mère, et le sien.. « Regarde, la c’est toi et là c’est moi » puis il déposa la photo de sa mère et de son père. « Mon père m’a donné cette photo pour que je sache à quoi tu ressembles »